En thérapie, l’ego n’est pas un défaut (orgueil) à combattre mais une structure de protection.
L’ego et la persona selon Jung
Pour Carl Gustav Jung, l’ego est le centre de la conscience, sans être la totalité de la psyché. Il s’appuie sur la persona, le masque social que l’individu adopte pour répondre aux attentes familiales, professionnelles et sociales.
Ces masques sont nécessaires, mais lorsque l’ego s’y identifie totalement, la personne se coupe de son authenticité, de ses émotions et de son monde intérieur.
Personnifier l’ego : l’approche de Lise Bourbeau
Selon Lise Bourbeau, l’ego fonctionne comme une instance intérieure protectrice, souvent rigide et réactive. Elle propose de personnifier l’ego, c’est-à-dire de lui donner un nom, une voix, parfois une image, afin de créer une distance consciente avec lui.
Cette démarche permet :
- de reconnaître les réactions automatiques de l’ego,
- de sortir de l’identification totale à ses peurs,
- d’entrer en dialogue intérieur plutôt qu’en conflit avec soi-même.
En parlant à l’ego comme à une part distincte, la personne cesse d’ « être » l’ego et commence à l’observer. Cette mise à distance ouvre un espace de choix, de responsabilité et d’apaisement émotionnel.
Le travail thérapeutique
En thérapie, cette approche favorise un assouplissement de l’ego. Le dialogue intérieur permet de reconnaître les masques de protection, d’en comprendre la fonction et de ne plus les laisser diriger inconsciemment la vie émotionnelle et relationnelle.
Dans une perspective jungienne, ce processus soutient l’individuation : l’ego n’est plus aux commandes, mais devient un médiateur entre la conscience et le soi profond.
En résumé
L’ego peut se cacher derrière des masques et des personas, mais il peut aussi devenir un allié conscient. Le fait de le personnifier et de lui parler, comme le propose Lise Bourbeau, permet de transformer la relation à soi et de retrouver plus de liberté intérieure, d’authenticité et de présence.